Un texte écrit par Nimet ... Vague qui divague
Vague qui di-vague
Perdue au milieu des nuages, j’étais bien
Je flottais divinement près du divin
Comme une étoile dans le firmament de la nuit
Je scintillais blanche, pure, libre de désir et d’envie
Emplie d’amour pour la terre comme toutes mes sœurs
J’allais bientôt quitter cette douce et chaude torpeur
J’allais enfin sur terre pour laquelle je suis formée
Pour y vivre l’amour et pour la rayonner.
Les feux d’amour provoquèrent des étincelles,
Je pris forme, l’amour et la conscience furent mes ailes
Je devais me détacher de ce ventre céleste
Là-haut brillaient des feux d’amour et …le reste!
Et l’éclair qui gronde « Va, il est temps »
Fais comme tes sœurs, sois un enfant !
Par Jupiter, je descendrai
Avec la vie je me marierai !
Alors, il fit sombre, j’eus peur
Je ne voyais plus ma splendeur
Oh ! Rester une étoile, pure, scintillante
Rester blancheur magique douce et caressante
Je sentais la forme me chatouiller les ailes
Je sentais la matière m’envelopper, m’étouffer
En flocon de neige j’aurais aussi pu naître
Tomber là-haut au sommet des pics montagneux
Tomber au milieu d’enfants ou d’autres êtres
Pour qu’ils glissent sur mon dos heureux
J’aurais pu naître un soir de grande chaleur,
Offrir aux corps moites un peu de fraîcheur
Atterrir sur les sols asséchés et les humidifier
Y faire grandir des pousses pour des êtres affamés
Couler dans une gorge assoiffée afin de l’apaiser
Mais aussi tomber dans une totale indifférence
Au milieu des êtres qui vivent dans la souffrance
Dans la saturation des cœurs lourds de chagrin
Tomber sur un malheureux qui sur lui n’a rien
Ou sur la tête d’une mise en plis
Ou sur le visage d’un amoureux éconduit
Couler dès sa naissance sur une jeune flamme
N’être qu’une perle de larme parmi d’autres larmes
Je suis prisonnière d’un autre désir
J’entends des appels, j’entends des soupirs
-Ici la bulle : me dit-on, d’en bas
-On t’attend l’eau !
-Allô ! A l’eau ?!
Allez courage se dit la goutte, je me jette à l’eau
C’est dans un ruisseau que j’atterrirais
Dans l’indifférence totale, au milieu d’autres bruits
Oh, eau, trouble-moi encore de tes vagues et roulis
De là-haut que j’en oublie la nostalgie
Je me laisse couler dans le flot où s’écoule la vie
N’étant qu’une goutte parmi d’autres gouttes
Mais quel que soit le moment ou l’endroit
Je serai une goutte emplie d’amour et de joie
Je participerai comme chacun au cycle de la vie
Etant un morceau d’une rivière ou d’une mer
Arrosant les sols, les visages et la terre
Je courrais jusqu’au bout du chemin
Pour me trouver un jour légère si légère
Que j’irais au ciel, portée par le vent
Attirée par la chaleur du soleil vivant
Nimet Kertik